En Allemagne, une nouvelle génération de datacenters neutres en CO2
Temps de lecture : 4 min
Accompagné par Axians, l’hébergeur allemand Windcloud recourt largement à l’énergie éolienne pour réduire son empreinte carbone. Son dernier site abrite également sur son toit une ferme d’algues afin de piéger une grande quantité du CO2 qu’il émet.
Au niveau mondial, les produits et services numériques représenteraient environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre, selon la plupart des estimations. A eux seuls, les datacenters pèsent lourd dans cette dette énergétique. Près de la moitié de la consommation électrique de ces véritables gouffres énergétiques est dédiée aux systèmes de refroidissement des serveurs qui, en fonctionnement, dégagent de la chaleur.
Face à l’urgence climatique, comment réduire cette empreinte carbone ? Différentes techniques sont utilisées. Le « watercooling » exploite les propriétés caloriporteuses de l’eau. Le « freecooling » consiste, lui, à utiliser l’air extérieur durant la nuit ou en période hivernale. L’hébergeur allemand Windcloud, lui, défriche d’autres pistes.
Fin août 2020, il inaugurait un datacenter de nouvelle génération qui se veut, a minima, neutre en CO2. Basé à Enge-Sande, près de la frontière avec le Danemark, le site abrite 24 racks d’une puissance totale de 60 kW. Il répond à la norme européenne EN 50600 VK3, garantissant « les normes les plus élevées en matière de disponibilité, de sécurité et d’efficacité énergétique ».
Le datacenter utilise exclusivement de l’énergie renouvelable, produite à 98 % par l’éolien, ressource particulièrement abondante dans ce district allemand de la Frise-du-Nord. Mais l’originalité du bâtiment vient surtout de son toit qui abrite une ferme d’algues spirulines de 240 m2, exploitée en coopération avec la société NOVAgreen.
« La chaleur produite par le site est utilisée pour faire pousser les algues. En retour, les algues absorbent une grande quantité de dioxyde de carbone. »
Cercle vertueux
« La chaleur produite par le site est utilisée pour faire pousser les algues, explique Jan-Peter Schneider, Account Manager chez Axians, la marque ICT de VINCI Energies, qui est associé au projet. En retour, les algues absorbent une grande quantité de dioxyde de carbone. »
Au-delà de l’enjeu environnemental, le recours à un datacenter neutre voire positif en CO2 permettrait aux entreprises de répondre aux obligations légales outre-Rhin. Fin 2019, l’Allemagne a, en effet, adopté une taxe sur les émissions de dioxyde de carbone. Il y voit aussi un enjeu d’image en termes de développement durable.
Le cercle vertueux ne s’arrête pas là. Faible en calories mais renfermant une grande quantité de nutriments et d’antioxydants, la spiruline entre dans la composition de compléments alimentaires et de cosmétiques. « Si la culture des algues fonctionne comme prévu, elles pourraient être vendues », poursuit Jan-Peter Schneider.
Architecture évolutive
Dans ce projet, Axians Networks & Solutions a accompagné Windcloud au niveau de la connectivité et de la liaison réseau qui relie le site au monde extérieur. Evolutive, l’architecture réseau intègre sa propre infrastructure de routage afin de garantir à l’hébergeur son indépendance à l’égard des fournisseurs d’accès.
Axians Networks & Solutions a aussi mis en place un dispositif de protection contre les attaques en déni de service distribué (DDoS, Distributed Denial of Service). La solution retenue du fournisseur américain Corero Network Security identifiera un éventuel trafic dangereux et le détournera avant qu’il n’atteigne le datacenter.
Au-delà de son activité d’hébergeur, Windcloud propose des services d’Infrastructure as a Service (IaaS), de sauvegarde dans le cloud et de cloud « managé ».
15/04/2021