L’Allemagne accélère le traitement de ses déchets grâce au digital
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Les objectifs ambitieux du recyclage des déchets s’accompagnent de formalités chronophages qui peuvent être singulièrement allégées avec la numérisation des process. Les entreprises allemandes accélèrent le traitement de leurs déchets en adoptant des solutions numériques comme celles d’Axians.
En matière de traitement des déchets aussi, l’Allemagne vise l’excellence. La réutilisation des produits et matières usagés est une priorité pour Berlin, tant pour les rejets industriels que pour les ordures ménagères. Le taux de recyclage des déchets municipaux avoisine en 2018 les 60 %, un très bon ratio au regard de l’objectif de 50 % fixé par l’Union européenne pour l’horizon 2020.
Mais ce souci environnemental se traduit par une réglementation très stricte et des procédures parfois complexes et chronophages quand elles empruntent les classiques circuits bureaucratiques balisés par le papier, la photocopie en multiples exemplaires, le courrier postal… Dans ce domaine particulièrement, la numérisation des documents et des procédures se traduit par des gains très concrets de temps, d’argent et de fiabilité.
Alexander Marschall, chef de produit chez Axians eWaste (VINCI Energies) spécialisée dans les solutions logicielles de gestion des déchets, livre quelques clés pour comprendre l’évolution du traitement des déchets en Allemagne et la force de levier que représente le numérique dans un processus qui n’a plus rien de linéaire.
Le poids de la paperasse
Aujourd’hui, le tri passe par une distinction méticuleuse entre les ordures à détruire, les matériaux à recycler et les matières premières à réutiliser. L’élimination des déchets non recyclables est très encadrée. Divers enregistrements et certifications mobilisent les acteurs privés et publics : les industries, le producteur de déchets, le transporteur, l’entreprise en charge de l’élimination des déchets et celle qui s’occupe du recyclage, mais aussi les instances publiques.
Pour traiter les produits dangereux, que l’entreprise est tenue de signaler et de décrire au service compétent qui délivrera une autorisation, il faudra parfois fournir jusqu’à huit pages de documents en plusieurs exemplaires, relève Alexander Marschall dans une note de blog. Et pour chaque transport, une feuille de route en six exemplaires devra être signée par tous les intervenants du processus d’élimination…
Ce parcours du combattant est encore aggravé quand les déchets doivent franchir les frontières. Les autorités des pays traversés demandent elles aussi leur part de papiers : origine des matériaux et produits, attestations d’assurance, déclarations diverses… Au total, une vingtaine de documents sont à produire.
Fiabilité des données numérisées
La multiplication des documents et les ruptures de support que représente par exemple la transcription d’une demande téléphonique dans un formulaire papier, dont les données seront ensuite saisies sur ordinateur, ne constituent pas seulement une perte de temps.
La digitalisation du processus renforce la fiabilité des données et donc la sécurité juridique, tout en réduisant les temps de traitement et les coûts.
Elles favorisent aussi l’erreur de copie ou la faute de frappe qui peut laisser penser aux autorités qu’une cargaison de déchets a été déchargée illégalement ! Et les infractions peuvent coûter cher aux transporteurs qui sont juridiquement responsables des matières qu’ils ont en charge, jusqu’à l’élimination du déchet qu’ils doivent prouver par un certificat.
Dans ce contexte, la digitalisation de l’ensemble du processus renforce la fiabilité des données et donc la sécurité juridique, tout en réduisant les temps de traitement de l’information et les coûts pour le producteur de déchets comme pour l’entreprise de traitement des produits à recycler ou à éliminer.
L’Allemagne est déjà bien engagée dans cette voie : la réglementation impose la preuve électronique de déchet depuis 2010 pour les matières dangereuses. Tous les documents doivent être traités exclusivement de façon numérique afin de supprimer les ruptures de support et garantir l’intégrité de l’information d’un bout à l’autre de son parcours.
Standard européen ?
Plusieurs dizaines de milliers d’entreprises sont concernées par cette obligation, et un certain nombre d’entre elles utilisent pour la mise en œuvre eANVportal, une plateforme d’Axians eWaste qui permet d’effectuer tout le parcours administratif : enregistrement, certification, conformité à la législation, authentification, et signatures électroniques.
Dans la même gamme de solutions IT pour le traitement des déchets, eTSFportal permet de simplifier considérablement le passage des frontières. « La fluidification des échanges internationaux pourrait être encore améliorée si eTSFportal était adopté par l’Europe comme un nouveau standard », note Alexander Marschall en se référant aux témoignages des entreprises allemandes acquises à l’e-traitement des déchets.
En savoir plus :
https://www.axians.de/