Le « plug and charge », pour une interopérabilité ouverte des acteurs de l’électromobilité
Temps de lecture : 6 min
Faciliter l’expérience utilisateur, sécuriser les mouvements de données et accélérer le déploiement de la recharge intelligente des véhicules électriques : c’est l’objectif du projet Mobena, auquel participe VINCI Energies.
C’est une expérimentation unique en France qui s’est jouée le 7 décembre 2023, sur l’aire d’autoroute multimodale de Longvilliers (Yvelines), laboratoire du groupe VINCI en matière de mobilité, au sud de Paris. Ce jour-là, l’attention des ingénieurs de plusieurs industriels et start-up de la mobilité était focalisée sur les manœuvres de deux voitures et sur les gestes de leurs conducteurs.
L’objet de ce rendez-vous autour du projet Mobena qui mobilise des entreprises présentes sur toute la chaîne de valeur de l’électromobilité (lire l’encadré) ? Tester en situation réelle une toute nouvelle génération de recharge de véhicules électriques, garantissant à la fois confort d’expérience pour les utilisateurs et sécurité renforcée des échanges de données entre les différents maillons techniques de la chaîne de valeur.
« Plug and charge »
L’expérimentation visait à valider la technologie « plug and charge ». Il s’agit de faire communiquer directement le véhicule et la borne de recharge, sans que le conducteur ait besoin d’utiliser de badge. Quatre-vingt-dix pour cent des possesseurs de véhicules électriques ont souscrit un abonnement auprès d’au moins un opérateur de mobilité, et une grande partie d’entre eux sont abonnés à plusieurs réseaux, donc détenteurs de plusieurs badges.
« Avec le ‘plug and charge’, les automobilistes n’ont qu’à brancher le câble de la borne sur leur voiture pour effectuer la recharge et actionner dans le même temps les étapes de paiement et de facturation très sécurisées, grâce à un système de transfert numérique de certificats », explique Júlia D’Avila, chef de projet chez Citeos.
« Donner naissance à un marché ouvert et compétitif au-delà des frontières françaises. »
A Longvilliers, les équipes de VINCI Energies dédiées à la mobilité électrique ont travaillé en partenariat avec deux constructeurs, Renault Group et Stellantis, deux constructeurs de bornes de recharge, Hager et IES Synergy, ainsi que la plateforme d’interopérabilité Gireve.
Interopérabilité et électromobilité
Simplicité pour l’utilisateur, donc, mais défi de taille pour les entreprises embarquées dans cette nouvelle offre d’électromobilité, reposant sur une interopérabilité ouverte entre tous les acteurs du protocole. Car l’objectif de la technologie testée le 7 décembre 2023 est bien, à terme, de permettre la recharge de n’importe quel véhicule sur n’importe quelle borne et donc chez n’importe quel fournisseur de service.
« La grande innovation de ce modèle, c’est bien son universalité. Celle-ci nécessite des interactions entre de nombreux acteurs à travers des interfaces informatiques variées, ce qui suppose l’adoption d’une architecture de référence, tant d’un point de vue technique qu’organisationnel. Il faut donc renverser le processus, partir désormais de la norme, en l’occurrence la norme ISO 15118, et faire que tous les acteurs s’adaptent à un socle commun de règles », souligne Mathieu Aveline, manager Mobilité électrique chez VINCI Energies.
Echelle européenne
La prochaine étape pour les équipes de VINCI Energies ? La validation du « plug and charge » dans d’autres configurations, notamment urbaines. En permettant un marché ouvert aux acteurs de l’électromobilité, en offrant aux utilisateurs finaux ainsi qu’aux opérateurs de sélectionner librement leurs fournisseurs de services, cette technologie se présente comme l’une des clés d’accélération du développement de l’électromobilité.
« L’ambition du groupe VINCI, comme de tous les acteurs embarqués dans cette nouvelle génération de recharge, est clairement de donner naissance à un marché à la fois ouvert et compétitif au-delà des frontières françaises. Le projet Mobena a mis en place à cet effet une cellule de dissémination en vue de bâtir, en collaboration avec les organisations de l’Union, une solution réplicable à l’échelle européenne », affirme Mathieu Aveline.
Un projet d’ampleur
Les tests effectués sur l’aire VINCI Autoroutes de Longvilliers s’inscrivent dans un programme de grande ampleur lancé en 2021, le projet Mobena, porté par l’Institut de Transition énergétique Vedecom, et fondé sur un consortium d’entreprises représentatives de toute la chaîne de valeur de la mobilité électrique en France : énergéticiens, fabricants de véhicules, fabricants de stations de recharge, opérateurs d’infrastructures de recharge, fournisseurs de services de mobilité électrique ou de technologies, spécialistes de la cybersécurité.
Atos, Chargepoly, CRITT M2A, EDF, FEV France, Gireve, Hager, IES Synergy, Legrand, Nexans, Renault, SAP Labs, Schneider-Electric, Stations-e, Stellantis, Thales, TotalEnergies, Valeo, VINCI Energies… Une vingtaine de partenaires a d’ores et déjà choisi de partager référentiels d’interopérabilité, feuilles de route techniques, tests et démonstrations, promotion de la norme ISO 15118, standards de communication entre véhicules électriques et points de charge.
13/06/2024
En savoir plus :
mobena.org