Lydia Babaci-Victor, directrice du développement et de l’innovation de VINCI Energies, était au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, du 9 au 12 janvier. Son analyse de l’édition 2018 en sept mots-clés.
Ecosystème. « Première observation : en matière de technologies connectées, le marché a passé un cap. On a atteint un certain niveau de maturité avec l’émergence de nouveaux business models et le développement de phases d’industrialisation. Dans ce contexte, les acteurs industriels ont changé de paradigme en abandonnant leurs standards propriétaires pour des écosystèmes ouverts, tant en direction des grands acteurs du web que des start-up. Tout le monde semble avoir enfin compris que l’interopérabilité était la condition du succès de la diffusion des innovations. Cela se traduit notamment par des partenariats renforcés entre des industriels et de pure players IT pour proposer des solutions end-to-end les plus larges possibles. »
Cybersécurité. « Aujourd’hui, tout est interconnecté et ce sera encore plus vrai demain : le sujet de la cybersécurité doit donc être toujours plus au cœur des préoccupations de chacun. Pourtant, le sujet était assez peu présent dans les allées du CES… »
« Tout le monde semble avoir enfin compris que l’interopérabilité était la condition du succès de la diffusion des innovations. »
Intelligence artificielle. « Sans surprise, l’intelligence artificielle et les agents conversationnels étaient partout cette année à Las Vegas. La nouveauté, c’était la forte présence d’acteurs non américains sur ce secteur, à commencer par le chinois Alibaba qui affiche de grandes ambitions en la matière, avec de vraies innovations. »
Voix. « La voix tend à devenir le meilleur moyen d’interagir avec la technologie. Avec, en vedette, les deux plateformes sans doute les plus abouties à ce jour dans ce domaine : Alexa d’Amazon et Google Assistant. A noter aussi l’Apple Home Kit. »
Mobilité. « Les voitures connectées et autonomes étaient toujours aussi présentes sur le salon. Avec cette année un focus sur l’enjeu de la connectivité avec les infrastructures, condition sine qua non du succès de cette nouvelle étape. Cela tend à rebattre les cartes de la chaine de valeur, avec une place grandissante pour les équipementiers mais aussi pour de nouveaux acteurs comme nvidia, qui confirme plus que jamais ses ambitions pour positionner ses processeurs au cœur de la voiture connectée. Autre sujet intéressant sur ce thème, la question de la supply chain qui inspire nombre d’acteurs avec la présentation de navettes de livraison ou de magasins itinérants autonomes. L’exemple de Ford et Domino’s Pizza avec leur voiture de livraison autonome – certes expérimentale – est un bon cas d’école en matière de test and learn. »
Smart City. « Sur ce sujet, on constate une forte prise de conscience des acteurs, chacun se posant la question de savoir comment, via l’Internet des objets, on peut utiliser la data pour proposer de nouveaux services. Là encore, Alibaba a frappé fort avec sa plateforme d’intelligence artificielle City Brain, un service de monitoring de la ville grâce à l’utilisation de multiples capteurs. Un regret toutefois : le CES est encore un peu léger sur ce thème de la Smart City. On reste sur sa faim. »
France. « On l’a beaucoup dit avant mais la France s’est positionnée encore très fortement cette année au CES en étant la deuxième nation, après les USA, en nombre de startups présentes. Plus que le nombre en tant que tel, c’est surtout une nouvelle preuve du dynamisme de la scène tech française, dynamisme qui prendra sans doute encore toute son ampleur lors de la prochaine édition de Viva Technology fin mai. »
26/01/2018