Transition environnementale : les collectivités territoriales adeptes du MPGP
Temps de lecture : 6 min
La transition énergétique des bâtiments passe par un partage de responsabilité avec les prestataires dans le cadre d’un marché public global de performance. Exemples à Rueil-Malmaison, dans l’ouest parisien, comme dans le département du Nord, avec des entreprises de VINCI Energies Building Solutions.
Outil contractuel à disposition des maîtres d’ouvrage depuis le 1er avril 2016, le marché public global de performance (MPGP) permet à l’acheteur d’associer l’exploitation ou la maintenance à des prestations de travaux, de fournitures ou de services pour remplir des objectifs chiffrés de performance. Ce type de marché engage ainsi les titulaires à satisfaire des obligations de résultat, décrites sous forme d’indicateurs de performance.
« Les MPGP supposent une relation partenariale où le classique rapport client-fournisseur s’efface devant un lien constructif de coresponsabilité et donc de confiance, souligne Marc Lejeune, directeur de projet MGP chez VINCI Energies. Ces marchés s’avèrent de plus en plus prisés par les collectivités territoriales dans le cadre des politiques liées à la transition énergétique. »
Sept sites à Rueil-Malmaison
Dans le cadre d’un plan pluriannuel de rénovation, d’entretien et d’amélioration énergétique de son parc de bâtiments, la ville de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) a ainsi opté pour un MPGP portant sur sept sites (six groupes scolaires et le centre administratif communal), sélectionnés parmi les plus énergivores, pour une surface globale d’environ 34 500 m2.
« Nous avons postulé en mobilisant les équipes VINCI Energies Building Solutions autour d’un groupement de six entités. Forts de nos expertises combinées de concepteurs, de constructeurs et de mainteneurs, nous avons proposé des bouquets d’actions de performance énergétique pour chaque bâtiment », détaille Marc Lejeune.
Le marché rueillois fixe un objectif d’au moins 30 % d’économie sur la consommation énergétique globale des sites concernés dans les dix prochaines années.
« Les MPGP s’avèrent de plus en plus prisés par les collectivités territoriales dans le cadre de la transition énergétique. »
Pour y parvenir, le groupement a choisi de travailler sur l’ensemble des lots techniques : isolation thermique par l’extérieur (ITE), renouvellement de certaines huisseries, éclairage LED piloté par la gestion technique du bâtiment (GTB), pose de robinets thermostatiques également gérés par la GTB, installation de panneaux photovoltaïques, raccordement des bâtiments au réseau de chaleur de la ville. Montant du contrat : 16 millions d’euros.
« Nous avons commencé en 2023 avec le centre administratif. Les interventions doivent respecter l’obligation de continuité de service des bâtiments et seront échelonnées sur quatre ans », commente Marc Lejeune. Les deux parties se sont engagées sur un système de bonus-malus. En cas de malus (par exemple une surconsommation thermique à 24 °C), c’est l’exploitant, en l’occurrence VINCI Facilities, qui est responsable.
Quatre collèges dans l’Avesnois
Même cas de figure dans le département du Nord, où un groupement constitué de VINCI Construction, Santerne Fluides et Cegelec Valenciennes Tertiaire, VINCI Facilities, Nortec, Projex, Avant-Propos et Symoé s’est vu confier un marché global de performance énergétique (MGPE) portant sur la rénovation énergétique de quatre collèges de l’Avesnois : Joliot-Curie et Léo-Lagrange à Fourmies, Jean-Rostand à Sains-du-Nord et celui du Solrézis à Solre-le-Château.
« La réponse en groupement oblige tous les acteurs à se réunir autour d’une même table pour concevoir une réponse/conception optimale au regard des objectifs – les outils numériques (visio, BIM…) s’avèrent ici très précieux – et imaginer les meilleurs arbitrages en fonction des besoins/contraintes des uns et des autres. Mais le rôle de VINCI Facilities en tant qu’acteur exploitant est déterminant. La responsabilité de l’atteinte des objectifs est portée par l’ensemble du groupement, mais l’exploitant a un rôle prépondérant dans la pérennité du respect des objectifs et de la performance. En effet, après réception du bâtiment, c’est l’exploitant qui porte l’engagement énergétique in fine, il est donc indispensable que l’exploitant ait une participation active, engagée dès la phase de conception », argumente Adrien Guyot, responsable de la cellule énergétique mise en place chez Santerne Fluides il y a deux ans.
Le marché prévoit trois objectifs principaux : le confort hygrothermique des collèges en toute saison ; une garantie de résultat énergétique pour la moyenne des quatre établissements (-40 % en moyenne globale avec une fourchette de plus ou moins 10 % selon les sites) ; l’étanchéité à l’air du bâti (débit de fuite inférieur à 1,2 m3/ (h.m²).
Comme à Rueil-Malmaison, le groupement a choisi de multiplier les actions porteuses de performance énergétique : remplacement de tout ou partie des chaufferies, mise en place d’une ventilation double flux dans l’externat et la demi-pension avec récupération d’énergie, pose de têtes thermostatiques sur l’ensemble des radiateurs, ajout de comptage sur l’ensemble des réseaux et départ pour le suivi énergétique, mise en place d’une GTB centralisée pour faciliter la maintenance et les contrôles de consommation, refonte de certains blocs sanitaires.
Il est également prévu de remplacer les éclairages par de la LED et de procéder à l’isolation complète des bâtiments et au remplacement des menuiseries.
21/05/2024